Le 26 juin 2024, nous fêterons les 50 ans du premier scan de code barres dans un supermarché.
Cette invention révolutionnera la grande distribution de la fin des années 1970 : la vitesse de passage en caisse augmente de 40%, la gestion des stocks est optimisée et les magasins peuvent suivre la tendance d’achat de leurs clients.
D’après Tim Harford, économiste et journaliste au Financial Times, il existe une corrélation entre l’explosion de la grande distribution et la généralisation du code-barres.
Pourtant, les codes-barres sont annoncés comme désuets, au profit des QR code.
L’organisation internationale GS1 est chargé de faciliter et automatiser les échanges entre les entreprises en s’appuyant sur un système d’identification unique.
Elle distribue donc les codes GTIN, aussi appelés EAN, Gencod ou UPC.
L’organisme GS1 a annoncé remplacer le code GTIN, un des standards des codes barres, par un QR code augmenté, pour une transition d’ici fin 2027.
On peut donc se poser plusieurs questions, auxquelles vous trouverez réponse dans cet article :
Les codes-barres, tels que le code-barres EAN (European Article Number), sont utilisés depuis des décennies pour identifier et suivre les produits dans le secteur de la distribution.
Ils sont composés de lignes verticales parallèles de différentes épaisseurs, et ces variations d’épaisseur codent l’information.
Derrière le code-barres se cache en fait un fonctionnement relativement simple.
Chaque chiffre du code est représenté par une séquence de barres noires et blanches. Le début et la fin du code-barres sont indiqués par des barres spéciales.
Entre ces barres de début et de fin, les chiffres sont encodés en utilisant des combinaisons spécifiques de barres noires et blanches.
Généralement, un code barre se décline ainsi :
Lorsqu’un code-barres est scanné, un lecteur optique, le scanner de caisse enregistreuse par exemple, émet un faisceau de lumière sur le code-barres.
Les barres réfléchissent la lumière de manière différente en fonction de leur couleur (noir ou blanc). Un capteur dans le lecteur optique détecte les variations de lumière réfléchie et les traduit en une séquence de chiffres.
Lorsque le code-barres est scanné, le numéro unique associé au produit est extrait et utilisé pour récupérer les informations correspondantes dans la base de données de l’entreprise.
Cela permet d’accéder rapidement à des détails tels que le nom du produit, le prix, les quantités en stock, etc.
Le QR code (Quick Response Code) est une forme évoluée de code-barres qui a gagné en popularité ces dernières années.
Contrairement aux codes-barres traditionnels qui utilisent des lignes verticales parallèles, les QR codes sont composés de carrés noirs et blancs disposés sur un fond blanc. Cette structure en deux dimensions permet de stocker beaucoup plus d’informations que les codes-barres classiques.
Une fois scanné à l’aide d’une caméra, sur un smartphone par exemple, le QR code est interprété selon les variations de couleur et de contraste entre les carrés noirs et blancs pour décoder l’information encodée dans le QR code.
On dit généralement que le QR code peut contenir jusqu’à une demi page A4 de texte.
Cette information peut être sous la forme de texte, de coordonnées géographiques, de numéros de téléphone, d’informations de contact, d’instructions, mais aussi d’une URL, qui permet, à condition que l’utilisateur soit connecté à internet, d’accéder à bien plus d’information que ne peut contenir le QR code.
Lorsque le QR code renvoi à une URL, on parle souvent de QR code augmenté.
Le QR code augmenté va encore plus loin en permettant d’intégrer des fonctionnalités supplémentaires aux informations contenues dans le QR code, comme liens vers des sites web, des vidéos, des images, des documents PDF, des formulaires interactifs, des enquêtes, etc.
Il n’est plus limité aux informations qu’il contient physiquement. Il n’est plus statique mais dynamique.
Les données liées peuvent donc être mises à jour sans changer le format du QR code, ce qui permet d’adapter le contenu selon la langue de l’utilisateur par exemple.
Le QR code est concrètement technologiquement meilleur que le code barre, mais quelles sont les raisons exactes de sa future adoption massive ?
Dans un monde où les consommateurs sont de plus en plus soucieux de la provenance et de la composition des produits alimentaires, les industriels et les distributeurs cherchent des solutions pour répondre à cette demande croissante de transparence.
Les QR codes permettent d’accéder à des informations détaillées sur les produits grâce à un simple scan.
Par exemple, un QR Code augmenté sur un produit alimentaire pourrait fournir des informations détaillées sur les ingrédients, les valeurs nutritionnelles, les certifications, les témoignages d’agriculteurs, les recettes de cuisine, les avis des consommateurs, etc.
Ces informations complémentaires pourraient aider les consommateurs à prendre des décisions plus éclairées et à s’engager dans une consommation plus consciente.
Mais le QR code n’est pas seulement utile aux consommateurs.
Il l’est tout autant aux acteurs de la grande distribution. Ce système leur permet, sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement, de suivre plus efficacement la gestion des stocks, la traçabilité, ce qui pourrait faciliter les rappels de produits et la réduction des déchets.
La dégradation d’un code barre entraine une lisibilité impossible, tandis que le QR Code a une marge de correction élevée.
Selon FCS, même si 30% du code est illisible car effacé, endommagé ou sale, le QR code fonctionnera toujours.
Les entreprises exploitent cette particularité en insérant un logo ou une image dans le QR code pour le personnaliser.
La personnalisation des QR codes est un point fort pour le branding des marques.
En cumulant l’intelligence artificielle pour la génération d’image et la création de QR code, vous pouvez créez des QR codes uniques, stylisés selon vos paramètres, renforçant ainsi votre image de marque et la cohérence de vos communications.
Un exemple de QR Code personnalisé avec de l’IA via le site qrcode-ai.com
Les QR codes sont plus faciles à lire. Alors qu’un code barre nécessite d’être scanné bien dans l’axe, le QR code peut plus ou moins être lu depuis n’importe quelle direction.
Un QR code augmenté permet ainsi d’accéder facilement et simplement à une grande quantité d’information où l’utilisateur pourra naviguer grâce à son smartphone.
Cette facilité de lecture est aussi un énorme avantage pour le IOT, ou Internet of Things.
Prenons l’exemple d’une plateforme logistique :
Des produits arrivent, stockés en palette et containers.
Chaque palette, container et produit dispose d’un QR Code.
Les caméras de surveillance de la plateforme enregistre alors automatiquement l’entrée des produits sur la plateforme, en connaissant leur provenance, où ils doivent être placés, et quelles précautions prendre avec ces produits.
Ainsi, le QR code présente une meilleure technologie, plus fiable et ouverts à plus d’usages que le code barre, ce qui explique cette transition que va connaître le secteur de la grande distribution d’ici 2027.
Mais ce système connait des limites et des risques.
Les QR codes peuvent renvoyer vers des liens malveillants, ce qui présente un vrai risque de phishing pour les entreprises et les consommateurs.
Len Noe, chercheur en sécurité chez l’éditeur CyberArk, dit à ce propos :
« Il faudrait traiter les codes QR de la même manière qu’un lien dans l’e-mail provenant d’un inconnu.
Avant de le scanner, il faudrait d’abord bien identifier le site vers lequel il mène.
Le cas échéant, il faut abandonner la navigation »
En France, il existe déjà des cas de fausse contravention.
En mai 2023, la gendarmerie des Yvelines avertissait les automobilistes d’une nouvelle arnaque au PV déposé sur les pare-brise, avec un QR code qui redirigeait vers une plateforme de paiement avec une fausse extension de domaine .gouv.
L’organisme GS1 mentionné plus tôt accompagne les entreprises pour l’adoption du QR code, notamment grâce à un guide de mise en oeuvre du QR Code augmenté GS1.
Ce guide, accessible via le lien ci-dessus, permet de comprendre le fonctionnement du QR Code et comment l’implémenter ou faire la démarche de transition depuis un système de code barre.
Pour en savoir plus sur les normes GS1 et GDSN :